Décrire le droit… et le transformer – Le phénomène de la « décriture »

Le 20 février prochain les professeurs Sébastien Pimont et Vincent Foray présenteront une conférence intitulée: «Décrire le droit… et le transformer – Le phénomène de la «décriture». Cette conférence aura lieu au Salon François-Chevrette à 16h30. Inscription:

Résumé:L’objectif de cette conférence est d’offrir à la discussion les positions que nous défendons dans un ouvrage qui paraîtra prochainement aux Éditions Dalloz. Notre thèse est que l’écriture, nécessaire à la description du droit positif, transforme celui-ci. Plus techniquement, nous soutenons que la production par l’ensemble des juristes des textes décrivant le droit constitue un phénomène irréductible aux notions de « coutume », « doctrine », « jurisprudence » ou aux théories de l’« interprétation ». C’est ce phénomène, supposant d’écrire afin de décrire le droit, ainsi que la théorie que nous en proposons, que nous nommons décriture en forgeant un néologisme. Il apparaît au terme de cette étude que les juristes, qui entendent simplement décrire le droit, font inévitablement autre chose : ils le formalisent par l’écriture. C’est-à-dire qu’ils rédigent des textes qui, tout en présentant l’état du droit, lui donnent une forme nouvelle et ordonnée, une forme qui permet à tous d’en faire l’expérience, une forme qui transforme le droit, donc.
L’analyse de la décriture du droit nous conduit ensuite à une mise en cause politique et éthique du travail des juristes. Sur le plan politique, la décriture fait que chaque juriste écrivant pour décrire le droit est, inconsciemment, par la seule force de son texte, un agent de l’ordonnancement juridique. Or, étrangement, le « droit politique » ignore cette puissance scripturale de la communauté juridique. Il ne la canalise donc pas. Dans une société démocratique, c’est un motif d’inquiétude. Pour cela, la prise de conscience de ce fait politique de la décriture appelle une réflexion sur la responsabilité de chaque juriste. Une telle responsabilité conduit à imaginer, pour encadrer l’action de l’auteur-juriste, une éthique dans l’écriture du droit. L’idée d’une telle éthique est aussi un point de départ : celui à partir duquel il est possible de concevoir une critique interne au droit située, comme telle, dans l’acte de sa mise en forme.

Biographies
Sébastien Pimont est Professeur des Universités à l’Ecole de droit de Sciences Po depuis 2015. Docteur en droit de l’université de Poitiers, il a été le doyen de la Faculté de droit de l’université de Savoie.
Il a été l’un des fondateurs de Jurisprudence – Revue Critique qu’il codirige encore ; il est l’un des corédacteurs de la chronique des ouvrages de la Revue Trimestrielle de Droit Civil, il est aussi l’un des corédacteurs de la Chronique des contrats translatifs de la Revue des contrats ainsi que de la Chronique portant sur les Actes courants » de la Revue Lamy Droit Civil.

Vincent Forray est professeur à la Faculté de droit de l’Université McGill. Il est membre permanent et administrateur du Centre Paul-André Crépeau de droit privé et comparé. Il est membre du comité éditorial de la Revue Canadienne de Droit et Société, ainsi que de la Revue de Droit d’Ottawa.
En France, il a contribué à fonder la collection Jurisprudence – Revue critique qu’il co-dirige. Il est aussi corédacteurs de la chronique des ouvrages de la Revue Trimestrielle de Droit Civil.

Décrire le droit… et le transformer - Le phénomène de la "décriture" - 20 février 16h30

Décrire le droit… et le transformer - Le phénomène de la "décriture" - 20 février 16h30

Envoi

Ce contenu a été mis à jour le 26 janvier 2017 à 16 h 14 min.

Commentaires

Laisser un commentaire